La dépression peut avoir des effets sur l’arrêt de votre tabac. Des effets indésirables peuvent se manifester pendant la période de sevrage. Nous vous expliquons.

C’est parfois lorsque tout va mal que vient l’envie d’arrêter de fumer. Histoire de se débarrasser d’un poison. Mais aussi de se prouver que, malgré la dépression, nous sommes capables de réaliser quelque chose de difficile.

Avant de se lancer tête baissée dans cette aventure, quelques précautions indispensables et quelques informations préalables sont nécessaires.

La première information est d’ordre chimique. Pratiquement tous les fumeurs peuvent vous dire qu’ils sont dépendants à la nicotine. Néanmoins, peu d’entre eux savent qu’ils sont aussi dépendants de plusieurs produits chimiques présents dans la fumée de cigarette. Ces derniers ont, pour le cerveau, le même effet que certains médicaments antidépresseurs.

source pixabay : dépression et tabacSans même s’en rendre compte, bon nombre de fumeurs utilisent la cigarette comme une béquille pour ne pas déprimer. Ou encore, pour réussir à supporter des conditions de vie désagréable tout en conservant une humeur satisfaisante.

Si les conditions de vie difficile ne sont pas modifiées, la suppression des produits antidépresseurs de la fumée de tabac peut alors aggraver les troubles de l’humeur du candidat à la liberté. Ils pourraient venir mettre en péril la décision prise par le fumeur de stopper sa consommation de cigarettes. Ces troubles peuvent aller du repli sur soi, à l’absence d’envie de communiquer et de partager avec les autres. Ou encore à l’auto-dépréciation, avec des pensées du style « je ne vaux pas grand chose, la vie ne vaut pas d’être vécue ». Tout ceci, associé à une grande émotivité, à des pleurs faciles, etc…

Avant l’arrêt du tabac, il convient donc de faire un premier état des lieux des sensibilités anxieuses et dépressives.

Lorsque nous ne sommes pas accompagnés d’un médecin tabacologue, il est possible de se servir de deux questionnaires internationaux validés. Ils sont relativement simples à remplir et à interpréter. Pour avoir une première idée de son état anxieux et dépressif avant de commencer l’arrêt du tabac.
Le premier questionnaire qui explore l’anxiété est le test de Hamilton. Le deuxième questionnaire qui explore la dépression s’appelle le test de Beck. Pour ce dernier, nous vous conseillons de tenter le questionnaire en 13 questions dans un premier temps. Cela vous permettra déjà d’avoir un état des lieux global de votre dépression.
Si vos résultats évoquent déjà une dépression d’intensité moyenne ou sévère, je vous conseille de demander l’avis d’un professionnel de santé avant d’engager votre arrêt du tabac. En effet, certains produits de la fumée de cigarette ne vont pas entraîner des troubles immédiats. Néanmoins, ils peuvent transformer l’humeur joyeuse en humeur triste. Notamment à partir de trois semaines après l’arrêt complet et parfois jusqu’à la fin du sixième mois de sevrage.

 

Pour éviter ces troubles difficiles à vivre pour vous mais aussi pour votre entourage, il est parfois nécessaire de compenser avec de toute petite dose de médicaments.

Ceci afin de vous permettre d’être confortable dans votre arrêt du tabac pendant les premiers mois. En effet, les rechutes entre la fin du premier mois et la fin du sixième mois sont très souvent liées à des troubles de l’humeur. Ces derniers sont associés à la diminution d’un produit très utile pour votre cerveau : la sérotonine.
Je vous engage donc à faire un très bon état des lieux et à mesurer correctement les forces et les faiblesses qui sont les vôtres. Pour une courte période, n’hésitez pas à maintenir votre taux de sérotonine pour le bon fonctionnement de votre cerveau.

Bon nombre de fumeurs sont, parfois depuis des dizaines d’années, sous l’effet d’un traitement antidépresseur reçu par voie pulmonaire par le biais du tabac. Mais, ils peuvent se sentir agressés à l’idée de recevoir un traitement antidépresseur beaucoup plus léger par voie orale, pour une courte durée.

Notez que la volonté ne permet pas de franchir tous les obstacles. La réussite passe parfois aussi par la chimie. Pour en finir avec un petit exemple : si votre voiture consomme 5 litres d’essence pour faire 100km, ça ne vous viendrait pas à l’idée de mettre simplement 4 litres dans votre réservoir. Cela vous entrainerait à pousser votre voiture sur les 20 derniers km. Le feriez-vous simplement pour montrer que vous avez une grande volonté et que vous êtes capables de le faire ?
Je vous souhaite de pouvoir arrêter de fumer dans de très bonnes conditions.

Pour davantage de conseils, n’hésitez pas à consulter notre espace « arrêter de fumer« . Vous pouvez aussi vous aider de la méthode d’arrêt du Dr. Dubois.